La diffusion des avis d'imposition sur les revenus génère traditionnellement un afflux significatif de contribuables dans les Centres des Finances Publiques et sollicite intensivement les Centres de Contacts des Particuliers pour des demandes d'explications sur leurs impositions.
Chaque année, nos collègues anticipent les dysfonctionnements susceptibles d'impacter les services d'accueil. Après les défaillances de l'application GMBI en 2023 et les erreurs massives sur les avis de Taxe d'Habitation sur Locaux Vacants en 2024, cette campagne 2025 présente ses propres difficultés.
Dès la mise à disposition des avis cet été, les contribuables se sont présentés nombreux dans nos services, souvent avec une irritation manifeste. Les retraités notamment découvrent des reliquats d’impôts supérieurs à leurs prévisions, conséquence directe de la revalorisation des pensions de 5,3% au 1er janvier 2024, non compensée par un ajustement des tranches d’imposition.
Cette situation engendre plusieurs effets en cascade pour cette catégorie de contribuables :
- L'augmentation des revenus 2024 majore mécaniquement leur Revenu Fiscal de Référence et, par conséquent, leur imposition
- Cette progression du RFR peut entraîner la perte de l'abattement spécial personnes âgées
- Elle générera pour certains une hausse du taux de CSG dès l'année prochaine
Cette campagne 2024 révèle une fois encore les limites des moyens informatiques alloués à la DGFiP face à l'ampleur des missions. Dès l'ouverture du service le 10 avril, le site impots.gouv.fr a connu une saturation complète, rendant la télédéclaration inaccessible pendant plusieurs heures. Par ailleurs, la généralisation de la déclaration automatique, concernant 12 millions de foyers, génère une confusion supplémentaire. De nombreux contribuables ignorent encore qu’ils doivent vérifier leurs informations préremplies, risquant une validation automatique d’éléments erronés. Cette situation qui n’est pas nouvelle, voire récurrente, à cela s’ajoute les problèmes d’accès persistants aux espaces personnels (codes non reçus, erreurs d’authentification, incompatibilités navigateurs, la complexité de la double authentification) qui multiplient les sollicitations de nos services. Enfin, la poursuite des dysfonctionnements sur les taxes de logements vacants continue d’engorger les accueils, créant des files d’attente dépassant parfois une heure sur certains sites.
Pour Solidaires Finances Publiques, si la frustration, notamment des retraités, face à cette situation est légitime, il convient de rappeler que les agents des SIP ou des centres de contacts, ne sont nullement responsables des orientations politiques qui produisent ces effets et ils sont, eux aussi, pris en tenaille entre les attentes légitimes des usagers et les moyens humains insuffisants dans les services.